De ce que pensent les autres. Pas de la vie en général.
Y a quelques jours, on discutait avec des amis qui comme moi sont dans le milieu de la communication. Et un copain m'expliquait qu'il avait du mal à prendre du recul par rapport aux remarques, commentaires négatifs qu'il pouvait parfois recevoir. Et c'est complètement normal car quand on se lance corps et âme dans un projet on n'a pas tellement envie de se faire emmerder par du mauvais karma.
Et c'est en parlant avec lui que je me suis rendu compte que vraiment, "je m'en balek" de l'avis non constructif des gens malveillants ou pas bien dans leur peau etc etc.
Alors attention, ce n'est pas de l'arrogance ou que je me crois au dessus des autres, non, c'est plutôt ce que l'on appelle en anglais de la " Self preservation".
Et c'est d'ailleurs quand je travaillais aux Etats-Unis, que j'ai eu mon premier déclic.
Je bossais comme réceptionniste dans un grand hôtel familial et le rythme de mes semaines était bien hard. L'American dream tu vois. Pendant un temps, j'ai dû faire le shift de nuit, j'arrivais à 11 pm et j'étais censée partir à 7am, oui mais voilà, ça ne se passait jamais comme prévu. Bien souvent je quittais le taff ver 9 am, éreintée mais boostée par cette ambiance californienne qui me donnait des ailes. Mais je suis humaine et un jour, suite à une prise de bec avec un collègue/ami qui avait tendance à tester tes limites, je me suis énervée (je préfère dire que je ne me suis pas laissée faire) et après lui avoir balancé un gros :"fuck you, I am going home" (home à San Francisco), je suis effectivement rentrée chez moi. J'étais à bout et je n'ai pas regretté mes actes. C'est aussi ce jour-là que j'ai compris que je gérais en américain car j'étais capable de m'énerver en anglais. Petite victoire personnelle.
Evidemment, ma boss, mes collègues, ma supervisor se sont inquiétés et m'ont appelée pour comprendre ce qui c'était passé. Le lendemain, on s'est expliqués avec mon collègue et ça c'est terminé en hug, les américains aiment bien les happy endings. Et moi aussi.
Suite à cela, j'en ai rediscuté avec le mari de ma patronne (un gars très chouette) qui m'a dit une phrase qui continue de résonner en moi : " Jasmin, don't take it personally". J'ai mis du temps à vraiment la saisir parce que merde, c'est dur de ne pas prendre les choses pour soi, de se détacher et puis je me suis dit qu'au fond il avait raison et tranquillement, j'ai adopté cette façon de voir les choses.
C'est donc après ça que j'ai appris à prendre un peu de recul, que j'ai commencé à parler comme Vandamme appliquer dans ma vie de tous les jours ce fameux "lay back", une notion américaine qui consiste à se détendre. Mais pour de vrai.
Le deuxième déclic, celui qui m'a complètement libérée du jugement des autres, s'est produit au Canada.
Quand tu vis là-bas quelques années, tu réalises à quel point les français se prennent la tête sur tout et surtout sur l'image qu'ils renvoient. Du coup, en vivant dans cette atmosphère positive (certains diront "trop"), j'ai changé moi aussi.
J'ai fait un immense travail sur moi-même, parce que forcément être loin de chez soi, ça bouscule ses repères. J'ai cherché à comprendre qui j'étais réellement. Et pour y parvenir, j'ai fait appel à une psychothérapeute (une immigrée française à Toronto) que j'ai vu assez régulièrement pendant 2 ans. Je n'ai aucune gêne à en parler car c'est de loin la meilleure chose que j'ai jamais faite. On a abordé le thème de l'identité, c'était un sujet complexe parce que je ne savais plus trop qui j'étais entre cette fille d'une maman allemande, d'un papa français et qui devenait aussi un peu canadienne. Tout est lié à l'enfance alors on a fait un grand bond dans le passé pour ensuite revenir et mieux situer le présent. C'est assez incroyable toutes les réponses que l'on peut avoir en soi et à quel point, finalement, on est responsable de son bien-être.
Quand on vit des périodes délicates (voire merdiques), c'est là qu'on est le plus vulnérable et de ce fait plus sensible au regard des autres. Madame Allot (ma psy d'amour) m'a accompagnée quand j'ai fait face à la séparation de mes parents à distance, au cancer d'une amie, au suicide d'une élève, elle m'a donné les clefs pour, non pas me durcir, mais pour vivre ces moments-là de la façon que je voulais, j'étais libre de pleurer, de crier, de ressentir ce que moi j'avais envie de ressentir et peu importe si je passais pour quelqu'un de "fragile". Et c'est d'ailleurs l'ironie de la chose car c'est en me montrant ainsi (et avec des séances de méditation) que je me suis vraiment détachée du quand-dira-t-on.
Je poste régulièrement sur les réseaux sociaux, pas du tout dans un but narcissique mais parce que j'aime écrire, partager des bouts de vie, échanger et c'est certainement une vielle habitude d'expatriée. Je ne cours pas après le "like" , j'm'en fous en fait. Et j'm'en fous complètement de ce que l'on peut penser de moi et de mes posts. Je ne cherche pas de reconnaissance de quelque façon qu'il soit, je n'en ai pas besoin parce que je sais qui je suis et pardon mais je n'ai rien à prouver à personne. Alors on aime ou on n'aime pas. Take it or leave it qu'ils disent là-bas. En tout cas, j'ai fait le choix de toujours mettre mon bien-être (et celui de ceux que j'aime évidemment) en priorité, sans faux-semblant, avec ce recul nécessaire pour ne pas se faire déstabiliser et en conservant un tas de valeurs que je porte en moi.
Bon, ça ne fait pas de moi quelqu'un d'intouchable mais de serein, et c'est plutôt chouette comme sentiment. Essaies, tu verras.
J'aime pas trop le mois de janvier. Pas du tout en fait. C'est long pour rien. Y a bien la galette des rois mais enchaîner tout de suite comme ça après les fêtes c'est plutôt tendu, côté estomac.
On se perd dans la nourriture.
Ça évite de penser aux résolutions qu'on a prises (ou pas) pour se donner bonne conscience. Comme si en y pensant très fort ça allait changer quelque chose. Bon au fond, j'y crois un peu à ces trucs-là parce que j'ai quand même fait un test de personnalité tibétain que j'ai ensuite envoyé à huit personnes afin de me donner une petite chance de réaliser mon voeu. Ne me jugez pas, je me suis juste dit que je n'avais rien à perdre.
Le mois vient seulement de commencer et je le trouve déjà long. Plus que d'habitude en tout cas. Et oh my gosh, même mon agenda est vide. Je cherche toujours à comprendre quand j'ai des petits coups de mou et j'essaie de me concentrer sur les jolis moments. Mais voilà, parfois, c'est un peu plus difficile. Je me dit aussi que ça fait 2 mois que je ne suis partie nulle part. Ceci pourrait expliquer cela. Je serais donc en manque de nouveauté.
Y a quelques jours, je relisais d'anciens articles de mon blog et je me suis rendue compte à quel point ma vie avait changé. A quel point j'avais changé.
Bien sûr, je suis plutôt satisfaite et je suis contente de vivre maintenant près des gens que j'aime mais je crois que j'attends quelque chose qui me bousculerait un peu, Pas d'expatriation car je n'ai plus d'énergie pour ça mais un truc qui transforme un peu mon quotidien. Je t'entends me souffler "un mec", et j'y ai pensé mais ma vie n'est pas un film M6.
Et comme si c'était facile de rencontrer, déjà.
Et comme si c'était facile de se laisser tomber amoureuse.
De baisser la garde, de laisser ses émotions, son coeur prendre le dessus.
Quand même, je me dis que y a pas trop quoi pleurer et que si cette histoire de mail envoyé à huit personnes fonctionne, dans ces cas-là, ça arriverait un jeudi alors je n'ai plus qu'à me tenir prête. La vache, I am loosing it.
Allez, plus que 24 jours et avant que j'oublie, je te souhaite une bonne année. Je sais, c'est chiant de l'entendre à tout bout de champ mais courage, février s'en vient.
C'est le sujet un peu chaud du moment. Enfin, pour les femmes.
Perso, je trouve ça bien bien cool que Sarah Forestier soit passée à la télé en demandant à ne pas être maquillée. Ce que je trouve moins cool, c'est qu'on en fasse une affaire d'état. Mais c'est vrai qu'à la téloche on n'a pas l'habitude de voir ça. Franchement, qui ne s'est jamais "énervé(e)" devant ces séries qui montrent des nanas au réveil prêtes à faire la fête ?! Et même si tu ne t'es pas démaquillée la veille (oh sacrilège), t'auras plus des yeux de panda que de biche en te réveillant. Je trouve les pandas trop mignons mais tout ça c'est subjectif.
La photo de dessus c'est ma tête au saut du lit, ça va quand même hein, sauf que je ne donne pas l'impression de partir en soirée mais plutôt à un cours de surf. En vrai, même quand je sors, je ne fais pas d'effort particulier. Apparemment, je serais ce que l'on appelle "une fille naturelle", car oui, y a un terme pour ça aussi.
Ma routine beauté maquillage est simple, rapide (5 mn) et la même tous les jours. Même pour les jours fériés, mariages etc. Je précise car y en a qui aiment bien sortir le grand jeu à ces occasions (moi je mise tout sur la tenue et les bijoux). Bref, un peu de mascara, de terracotta, du rouge à lèvres et c'est parti mon kiki. Bon, okay okay, si j'ai une mine fatiguée, je vais essayer de sauver les meubles avec photoshop un anti-cernes.
Mais ce qui est vraiment important, c'est que je le fais pour moi.Pas pour les autres. Et surtout pas pour plaire aux autres.
En y réfléchissant, je ne sais plus si maintenant c'est la société ou les femmes elles-mêmes qui s'imposent ce soucis de perfection. Avant, il fallait être la plus belle pour aller danser et maintenant c'est pour aller à la télé. D'ailleurs, la télé-réalité et son côté "miroir mon beau miroir" encourage complètement ce type de comportement et pousse les jeunes filles à penser qu'avec trois tonnes de fond de teint et un paquet de mascara, elles passeront mieux à l'image. Résultat des courses ? A 20 ans elles en paraissent facilement 10 de plus et à 30 elles pleureront après leur peau maltraitée pour enfin se lancer dans le botox à 40 ans. Tu as sûrement déjà vu une femme botoxée et hypra maquillée, et bien c'est pas joli joli et plutôt triste.
En ce qui me concerne, je ne cherche pas à faire passer un message. Ma façon de peu me maquiller me convient et je ne l'impose pas aux autres. Alors on me dit que j'ai de la chance, que c'est putain de cool d'avoir 37 ans (oui oh ça va) et d'en paraître 27 (parfois moins même) mais je crois au fond que c'est parce que je me sens bien dans mes vans (ceci n'est pas un placement de produit) et que sortir pas maquillée et pas coiffée ne m'a jamais posé aucun problème. Et ça ne fait pas de moi une rebelle mais plutôt une fille qui s'accepte et c'est déjà pas mal.
Alors voilà, que tu sois no make-up ou à fond make-up, le principal c'est que tu t'aimes. Et sans l'approbation de quiconque. D'accord ?!
Le mois de novembre, c'est le mois de mon anniversaire. Du coup, entre lui et moi, c'est une relation compliquée. D'amour et de haine à la fois. Les deux se complètent plutôt bien. Là je t'écris sans prendre de recul, c'est pas facile, parce qu'on n'est pas habitué à faire ça, on montre du doigt ceux qui parlent sans filtre alors qu'au fond, secrètement, on les envie.
Je n'aime pas vieillir. Mais vraiment pas. Et j'ai jamais aimé ça. Même à 20 ans. Ça doit être parce que j'ai toujours eu un problème avec les chiffres.
Et puis parce que quand t'es une femme, tu penses à plein de trucs, à ce mec que tu aimerais rencontrer mais qui n'arrive pas, à ces enfants que tu aimerais avoir un jour mais que tu n'auras peut-être jamais, à ces trucs d'adultes qui te pompent l'air, qui parfois te font monter en pression alors que toi t'as juste envie que ça soit facile. Mais justement, c'est pas facile d'avoir plus de 30 ans.
Oh bien sûr, je suis contente de faire plus jeune que mon âge, surtout quand on me donne 26 ans (on a de bons gênes dans la famille) mais tout de même, je suis bien loin de la vingtaine.
Alors non, je ne regrette pas mes vingts ans, j'étais amoureuse des mauvais garçons, j'avais zéro confiance en moi, je me comparais trop souvent à ces filles à qui tout semblait être si simple et puis un jour j'ai compris que y avait rien à comprendre, qu'il fallait que j'arrête de tout petit-analyser. Quelqu'un a dit que l'âge c'était dans la tête. Il a raison ce quelqu'un. Faut que j'arrête d'avoir peur parce que tu sais, je ne regrette aucune de mes décisions, je ne regrette pas de ne pas être restée quand un jour, y a longtemps, il me l'a demandé timidement, parce que c'était pas la bonne chose à faire, parce que je tiens beaucoup trop à mon indépendance (et qu'en vrai, il était un peu trop tordu) même si parfois, ça me fait un peu peur de vieillir seule.
Mais quand même, je suis contente de là ou j'en suis. Je n'ai pas de projets de vie à deux, par contre je sais me débrouiller seule, je m'en fous complètement de ce que pensent les autres, il m'arrive très souvent de rire comme une gamine, de faire des trucs sur un coup de tête, de m'enfiler un paquet de schokobons et de réclamer un gros oeuf kinder pour Noël, je crois qu'au fond je ne grandirais jamais, et c'est pas grave tant que j'arrive à payer mon loyer et mes factures, les trucs de grand quoi.
Parfois, j'hésite à enlever ma date d'anniversaire sur mon compte Facebook mais j'aime trop les messages que je reçois, c'est du love en veux-tu en voilà, c'est tout doux, c'est comme un gros câlin, c'est super réconfortant (ça tombe bien car je pleure toujours un petit peu ce jour-là) alors je crois bien que je vais laisser ça comme c'est. De toute façon, je n'ai pas mis l'année de naissance. J'ai bien le droit de tricher un peu.
Je ne sais pas si un jour j'arriverais à l'aimer, cet anniversaire. Peut-être qu'il faudrait simplement que j'arrête de compter. De toute façon, j'ai toujours été nulle en maths.
Aujourd'hui, j'avais envie de te parler de voyages, un domaine que je maîtrise plutôt bien. Depuis que je suis petite, je voyage. Enfin, à cet âge là, mon escapade annuelle c'était les vacances d'étéchez Opa et Oma en Allemagne. Alors forcément, j'associe les vacances à l'étranger (ou au moins à un changement de lieu) ce qui se traduit inévitablement par un besoin de partir, sinon j'aurais l'impression de les gaspiller. De manière générale, je planifie mes déplacements selon mes moyens financiers et si je vis une période de vaches maigres, tant pis, je vais me contenter de rêver à de chouettes destinations en attendant des jours meilleurs. Voyager ne doit pas être une source de stress, bien au contraire.
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••»VOYAGER NE TE DEMANDE PAS DE VENDRE UN REIN«••
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sauf si tu as des goûts de luxe. Par exemple, si tu as un budget restreint et que tu choisis de réserver une chambre dans un hôtel à 5 étoiles, tu sais que tu te mets dans une position délicate. Je ne te jetterais pas la pierre car je suis un être humain et il m'est arrivée de succomber à l'appel du luxe. Une fois. Je ne regrette rien mais je ne le referais pas. Bon, des conneries on en fait tous. La meilleure chose à faire pour partir de façon économique, c'est d'organiser son/ses départ(s) à l'avance. Et plus tu t'y prendras tôt, moins ça te coûtera d'argent. Au niveau transport, j'évalue toujours toutes les possibilités en restant cohérente bien sûr. Je ne vais pas partir en bus au lieu de l'avion pour économiser 30 euros alors je que je vais perdre une journée de voyage (si c'est de nuit, attention à la fatigue), sauf si je pars deux semaines. Voyager pas cher ne demande pas d'avoir la boss des maths mais plutôt un bon sens de l'organisation et une bonne connaissance de tous les outils cheap tels que Airbnb, blablacar, mégabus, skyscanner etc.
••» GÉRER SES FINANCES «•• ◇▬▬▬▬▬▬◇
Alors, je ne vais pas te dire ici comment vivre ta vie. J'ai assez de la mienne. Plus sérieusement, un budget voyage se prépare et s'optimise. Selon ta destination et la durée, je te conseille d'y aller mollo avec les dépenses que je vais nommer ici : "fun". Ce qui veut dire, si je schématise, moins de restaus, de verres à boire, de cigarettes, bref, touts les trucs susceptible de plomber ce budget. Attention, je ne te dis pas de vivre comme une nonne mais de réfléchir à deux fois avant de commander une deuxième coupe de champagne. En ce qui me concerne, mon avantage (en plus ne ne pas fumer) c'est de ne pas posséder de maison/appartement (avec les frais que ça engendre) et de ne pas avoir de voiture (un vrai gouffre financier). Aussi, si le coeur t'en dit, tu peux tenter la méthode régressive dite : tirelire , qui t'incite à déposer un montant défini auquel tu te promets ("croix de bois, croix de fer, si tu mens tu vas en enfer") de ne pas toucher. Mais oui, TU ES CAPABLE, je te fais entièrement confiance.
••» AVOUE, QUAND T'ÉTAIS EXPAT, T'ÉTAIS PLEINE AUX AS «••
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Désolé si je m'apprête à casser un mythe mais NON, je ne vivais pas dans une villa surplombant les hauteurs de San Francisco, Montréal et Toronto. Je gagnais bien ma vie c'est vrai, mais comme tout le monde j'avais des dépenses "reloues" et mes loyers étaient à la hauteur de mes salaires, donc pas donnés. D'ailleurs, mon année et demie en Californie n'avait rien à voir avec une télé-réalité. Je ne passais pas mes journées à surfer en attendant le coucher de soleil (note, j'aurais adoré) mais plutôt à bosser, et parfois comme une dératée : Ça te dit quelque chose des semaines à 50h sans jours de congé et avec deux semaines de vacances par an ? Et bien ce n'est pas une légende, c'est bien souvent la norme américaine. The American Dream a son prix. Ceci ne m'a pas empêchée de kiffer ma vie là-bas et d'en profiter un maximum. Tout comme au Canada (avec un contexte plus détendu vu que j'étais dans l'enseignement). Alors oui, j'ai énormément voyagé. A outrance. J'ai pris des bus à 40$ l'aller-retour en me tapant 12h de route de nuit pour voir des endroits pas mal cool. Jai toujours bougé de façon économe et au final, ce qui me coûtait le plus cher, c'était le billet d'avion pour rentrer en France une fois par an. Etre expatrié/immigré a son prix aussi.
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Bref, voyager c'est un mode de vie... une question de priorités. A toi de t'y retrouver à ta façon.
En fait, je triche un peu. Ça fera trois ans le jeudi 27 juillet.
J'avais deux grosses valises (merci les sacs de compression), un back pack et mon chat Roméo sous le bras. Huit ans de vie canadienne, c'est pas rien. C'est un gros bout de vie. Mais dans mon cas, ça ne se chiffrait pas en bagages.
J'aime bien quand ma copine Kenza dit que le Canada c'est sa happy place. C'est important d'en avoir une, peu importe où et pour combien de temps. La mienne en ce moment elle est à Reims, ma ville natale. Et crois-moi, j'en suis la première surprise. Je crois que c'était le point de départ de quelque chose de nouveau mais j'ai mis du temps à le comprendre. Trois ans pour être précise.
♡Année number one
L'année du retour a été brouillon, je savais que j'avais bien fait de rentrer mais je n'arrivais pas à trouver ma place. J'étais en France physiquement mais ma tête, mon coeur étaient toujours là-bas. J'étais scindée en deux : Une partie ici et une partie au Canada. En fait, je souffrais de "la maladie de l'impatrié" et le choc du retour, j'ai dû apprendre à l'accepter pour pourvoir avancer.
Et j'ai avancé, mais pas toute seule, j'étais entourée de ma famille, de quelques amis de longue date et j'en profite pour l'écrire ici car j'ai l'impression de ne pas leur avoir vraiment dit, de ne pas les avoir remercier suffisamment, ils ont été ma béquille, mon ancrage positif, mon garde-fou.
Alors tranquillement, j'ai baissé les armes, j'ai arrêté cette guerre que je menais avec moi-même, je me suis dit que j'étais chez moi maintenant, que j'avais plein de choses à vivre, qu'elles seraient différentes mais pas moins bien et que parfois, il ne faut pas trop se poser de questions.
C'est ainsi que j'ai fait de la place pour la nouveauté. Et c'est à ce moment là, quand j'étais ouverte au changement, que j'ai rencontré les filles (devenues amies) avec qui j'allais créer l'association bénévole Sacrées Blogueuses.
♡Année number two
Pendant cette deuxième année, j'entrais définitivement dans la phase de transition ce qui veut dire que j'approchais aussi de sa fin. Et ça, c'est toujours positif. Je commençais à y voir plus clair, à reprendre confiance et j'ai compris qu'il fallait que je me challenge un peu pour éviter de m'encroûter juste parce que ça allait mieux.
D'abord, j'ai démissionné de mon poste de réceptionniste d'hôtel parce que même si j'avais un salaire fixe tous les mois, le travail ne me correspondait pas. J'y allais à reculons et j'étais frustrée à cause des horaires qui mettait un gros frein à ma vie sociale. Et la vie est trop courte et parfois même fragile (j'ai une amie très proche qui a survécu à un cancer alors crois-moi, après ça, tu ne vois plus les choses de la même façon) pour qu'on la gaspille à suivre des codes imposés par la société. Le monde est plein de possibilités et je m'efforce jour après jour de vivre en gardant ça dans un coin de ma tête. Et surtout du coeur.
C'est à partir de cet instant que j'ai eu le sentiment d'être rentrée. Pour de bon. J'ai trouvé un poste d'animatrice dans un centre de loisirs, j'ai commencé à m'investir de plus en plus pour les SB. Mon rôle de Community Manager m'a permis d'exprimer mon coté créatif, de m'investir pour Reims et d'avoir enfin le sentiment d'en faire parti. Je ne la regardais plus du coin de l'oeil, avec cette distance que j'avais mise intentionnellement. Au contraire. J'ai ré-appris à vivre en France et au fur et à mesure, j'ai changé ma façon de voir les choses. J'étais effectivement différente, un peu beaucoup canadienne mais Reims allait devoir faire avec.
Celle que j'étais là-bas, je ne veux pas la voir disparaître, j'y puise ma force et je lui dois énormément. Je lui dois celle que je suis aujourd'hui : plus confiante, épanouie, et pleine d'envies.
♡Année number three
Là ça y est, je tiens le bon bout. J'ai la colocation parfaite. Avec un appart parfait. Dans un quartier parfait. Bien souvent on a peur de dire quand les choses vont bien, comme si il ne fallait pas le dire trop vite et trop fort juste au cas ou.
Mais moi je m'en fous. Cette troisième année, je l'aime parce qu'elle est pleine de bonnes surprises, de rencontres formidables, de nouvelles amitiés, de nouveaux défis, de projets, c'est en quelque sorte l'année de la consolidation. D'ailleurs, j'ai fait refaire ma carte d'identité française. Ça ne représente peut-être pas grand chose à tes yeux mais pour moi c'est tout un symbole. Il faut dire que je ne fais jamais rien par hasard. Mon côté un peu trop cérébral sûrement.
Tout ça pour dire que mes deux premières années back in France n'ont pas toujours été faciles mais j'ai compris qu'elles faisaient parti de mon cheminement. Il peut être rapide ou pas. Je crois que ça dépend de toi. Moi en tout cas, j'ai de moins en moins envie de parler de retour. Ce qui est bon signe. Et ça veut dire aussi que c'est le dernier bilan que je fais. Et même si je n'affirmerais jamais que je suis rémoise car je suis bien plus que ça, je suis contente d'avoir tenu bon. Je suis contente d'avoir laissé une chance à la ville qui m'a vu naître.
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Alors voilà, le 27 juillet 2014, j'ai quitté un pays, un appartement et un travail (avec un salaire très très convenable) (l'argent n'est pas un moteur dans ma vie) que j'aimais énormément. J'ai bousculé mes habitudes pour une énième fois.
Je ne sais pas si Reims et moi c'est pour toute la vie (comment ils font les gens pour en être sûr ? Ont-ils un super pouvoir ?) et même si ça peut sembler étrange cette incertitude, j'ai décidé de ne pas m'en préoccuper et d'accepter de ne pas savoir.